Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                        LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE - N°18 - Année 2012

 

 

LES HOPITAUX A REVEL PENDANT LA GUERRE DE 1914-1918

Par Colette BERNÉS et Claude POUZOL
(d’après Escoussières  bulletin des Amis de la bibliothèque Municipale de Revel - n°18 – octobre 1998)

 

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LE COLLEGE DE REVEL

 

 

Pendant la guerre de 1914-1918 le Collège fut transformé en Hôpital temporaire.
Voici l'histoire de cet Hôpital telle qu'elle apparait dans les délibérations du Conseil Municipal d'alors.

 

A cette époque le Maire était Emile SENA et il n'a pas eu la tâche facile. Le Collège et son internat venaient d'être terminés quand la guerre fut déclarée. Dans un élan de patriotisme, la municipalité offre ces locaux au Service de Santé militaire pour y accueillir des blessés: une lettre du 27 août 1914 du Médecin Inspecteur GESCHWIND, Directeur du Service de Santé de la 17ème région, remercie le Maire de son "offre aussi généreuse qu'importante".
Par ailleurs 50 lits sont mis à disposition dans l'Hospice de Revel et le 30 septembre 1914, le Préfet demande au Maire de trouver une propriété de convalescence de 20 à 25 lits, moyennant 1 franc par jour et par personne versé par le Service de Santé.

 

La transformation du Collège en hôpital temporaire n'est pas du goût du Proviseur : il manifeste sa réprobation au cours d'une séance houleuse du Conseil Municipal, le 1er Novembre 1915.

 

Voici ses récriminations:
depuis septembre 1914, les élèves n'habitent plus le Collège; il y a diminution du nombre des internes par suite de la transformation des bâtiments en Hôpital militaire; le Collège a été réquisitionné;
l'internat n'a pu s'effectuer qu'en louant un local, le "Music-Hall", qui a reçu 48 internes; Revel qui compte 4.600 habitants peut fournir beaucoup d'externes libres; la municipalité a offert de faire réquisitionner le Collège, réquisition qui ne s'imposait pas puisque le Ser­vice de Santé ne demandait rien et qu'on aurait pu donner aux "Femmes de France" soit l'hôpital civil qui reste complètement inoccupé, soit le "Music-Hall", soit d'autres locaux disponibles : cela aurait permis d'installer un hôpital temporaire bien suffisant pour les ressources et les activités des "Femmes de France".

 

Le Maire répond en protestant de l'inexactitude des dires du Proviseur: l'Hospice Roquefort est complet et le "Music-Hall" ne peut recevoir des blessés; il a proposé d'installer l'hôpital temporaire au Collège dans la partie destinée à une école d'Industrie et où le local était libre. Le reste du Collège pouvait recevoir 95 à 100 pensionnaires : le Proviseur dans une lettre du 14 Août 1914 a confirmé les faits. Puis il a déclaré que pour des raisons d'hygiène il préférait qu'on prête le Collège tout entier.

 

Les relations PROVISEUR - MAIRE devenant très tendues, le Conseil Municipal forme le vœu " que le chef d'établissement soit déplacé, qu'il reçoive dans un autre Collège l'avancement auquel son désintéressement si patriotique lui donne droit..."

 

Nous avons retrouvé dans les archives de la ville de Revel deux lettres du Médecin-Major Cousin informant le Maire le 2 octobre 1915 de l'arrivée d'un convoi de 140 blessés, puis le 4 mars 1916 de 155 malades assis.

 

Le 29 novembre 1915 un ouragan a détérioré l'HOPITAL temporaire.

 

Le 1er mai 1916 le Médecin Major prête quelques infirmiers pour des travaux industriels et agricoles

 

Le 20 juin 1916 par lettre du Médecin Principal de lère classe PROST-MARECHAL, Directeur du service de Santé de la 17ème Région, 80 lits sont supprimés dans le Collège.

 

Le 4 août 1916, réouverture de l'internat après des travaux d'isolation entre blessés et internes.

 

Le 22 janvier 1917 une pièce est rendue au Collège pour y installer son infirmerie.

 

Le 4 janvier 1918 fermeture définitive de l'Hôpital complémentaire N°53, après inventaire du matériel restitué au Collège, par devant Emile RAUCH, officier gestionnaire, THENOZ, Principal du Collège, SENA, Maire de Revel, RICHARD, officier d'administration du Génie .

 

 

L'HOPITAL ROQUEFORT  

 

        

Voici quelques indications sur l'Hôpital ROQUEFORT pendant la guerre de 1914-1918, d'après les archives du Conseil d'administration.
En Novembre 1914, "l'adjudication des denrées et fournitures diverses ne devrait pas être faite pour 1915, une baisse sur tous les produits pouvant se produire avant « la fin des hostilités" (n'oublions pas que le sentiment général de l'époque était celui d'une guerre brève).
Autorisation donnée par le préfet de faire les achats au fur et à mesure des besoins de l'établissement, "sauf pour le vin et la viande où on peut faire des adjudications restreintes mensuelles ou trimestrielles".
A cette époque l'Hôpital reçoit une subvention importante du "Pa­ri-Mutuel". Plus des tas de "fermages".

 

Mai 1915, l'administration militaire du camp d'instruction demande une infirmerie régimentaire dans l'Hôpital. Prix de la journée: régime spécial: 0,75 F .; Grand régime : 0,90 F. ; infirmiers : 1,20 F.

 

Mai 1916 : nourriture et logement des prisonniers de guerre dans une dépendance de l'Hospice. Prisonniers et cadre français : 1,80 F. par jour et par personne.
Monsieur Cavalier arrêtant son activité, propose de vendre son matériel à l'hospice qui l'utiliserait pour faire des bains publics dans l'hospice

 

Le 4 janvier 1918 : installation d'un hôpital bénévole
" A la demande de Monsieur le Maire SENA, M. le Directeur du Service de Santé de la 17ème région consent à remplacer le dit Hôpital par un hôpital bénévole dans notre hospice en désignant le nombre de lits que, nous pouvons fournir et il vous sera payé 2,75 francs par homme" (cette décision est à rapprocher de la décision de fermeture définitive de l'Hôpital complémentaire au Collège ).

 

Par la suite: fourniture de 40 lits mis à la disposition de l'administration de la guerre.
L'Hôpital ROQUEFORT devait faire face à l'entretien des prisonniers, des réfugiés, des mobilisés convalescents, des militaire en traitements à l'infirmerie régimentaire installée dans L'hospice (1918).